Notre histoire

L’HISTOIRE DU GRAND SÉMINAIRE
DE L’ARCHIDIOCÈSE DE MONTRÉAL

L’histoire du Grand Séminaire de l’Archidiocèse de Montréal est intimement liée à l’histoire de la ville de Montréal et à l’histoire des Prêtres de Saint-Sulpice de Montréal. Bien que notre institution ait été fondée en 1840, nous verrons qu’une partie de son histoire remonte jusqu’au XVIIe siècle.

Ici, nous présenterons l’histoire de notre institution en trois parties, chacune correspondant aux emplacements géographiques qu’elle occupa.

Le Grand Séminaire de Montréal au Collège de Montréal/Petit Séminaire de Montréal

(1840-1857)

(Source : Le Grand Séminaire de Montréal 1840-1990, 150 années au service de la formation des prêtres, Éditions du Grand Séminaire de Montréal, Montréal, 1990)

Quelques années avant la fondation du Grand Séminaire de Montréal, Mgr Lartigue, futur évêque du nouveau diocèse de Montréal, avait fondé une école de théologie dans son palais épiscopal pour la formation des futurs prêtres. Cependant, quelques années plus tard, sachant les limites de son institution, Mgr Lartigue pensait donner la responsabilité de former les futurs prêtres de son diocèse aux Prêtres de Saint-Sulpice de Montréal.

Suite à quelques pourparlers, le 1er novembre 1840, Mgr Bourget, le successeur de Mgr Lartigue, accepte finalement que la formation des prêtres soit confiée « pour toujours et irrévocablement au Séminaire de Saint-Sulpice de Montréal » et que cette institution soit « régie par les règles et usages de la Compagnie ».

Suite à sa décision, il écrira cette lettre au supérieur du Séminaire de Saint-Sulpice de Montréal :
« C’est avec pleine confiance que je me décharge sur vous du soin de former à la science et aux vertus sacerdotales, les Clercs de ce diocèse. Je suis persuadé que je n’aurai qu’à me louer de ma démarche actuelle; et que je ne serai jamais tenté de reprendre la direction de ces Ecclésiastiques tant je compte pour cette grande œuvre sur votre coopération affectueuse et cordiale! Je pense que mes successeurs hériteront de mes sentiments; et qu’il vous sera encore plus facile sous eux que sous moi de mener votre œuvre à sa perfection. (…) Depuis 200 ans que notre Séminaire est établi dans ce pays, il fait sans doute et il fait encore beaucoup de bonnes œuvres, mais il ne faisait pas la sienne. Le voici maintenant en possession de son bien et de son héritage. Dieu en soit loué et Marie glorifiée. »

Un concordat fut officiellement signé le 7 novembre 1840, avec Mgr Bourget, évêque de Saint-Sulpice de Montréal. Les Sulpiciens, acceptant la charge de former les futurs prêtres, s’engagent à fournir le personnel nécessaire qui n’aurait de compte à rendre qu’à l’évêque (voir encadré à droite).

Pour héberger l’institution naissante qu’était le Grand Séminaire de Montréal, les Sulpiciens n’ont pas eu le choix d’exiger du Collège de Montréal de céder une partie de leur établissement pour l’hébergement des séminaristes. On réserva la partie est du troisième étage pour les séminaristes. Concernant la chapelle et le réfectoire, on les partageait entre les deux institutions.

Comme le Concordat le mentionnait au premier point, le Grand Séminaire était géré selon les règles de la Compagnie des Prêtres de Saint-Sulpice. Selon ces règles, toute l’équipe (supérieurs et directeurs) sont responsables de la formation des séminaristes. Ainsi, les Sulpiciens habitent parmi ceux qu’ils ont à former. « Sa vocation lui impose le devoir d’être le ferment par l’exemple, l’animateur par sa présence, le maître de vie par sa science et sa recherche de perfection et chez lui et chez les séminaristes . »

Dès 1842, les Sulpiciens cherchaient déjà un nouvel emplacement pour le Grand Séminaire de Montréal. Ils pensaient d’abord placer en un seul et même lieu, à la fois les prêtres voués au ministère pastoral et les séminaristes. Pour y arriver, ils avaient pensé faire construire une nouvelle maison sur la Place d’Armes pour remplacer l’ancienne résidence au 116, rue Notre-Dame datant de 1685. Malgré le début des travaux, les Sulpiciens décidèrent de garder le restant de la maison de 1685. Ils choisirent l’emplacement de l’ancienne Mission du Fort de la Montagne pour héberger le Grand Séminaire de Montréal.

Extraits du concordat du 7 novembre 1840

1. Monseigneur l’évêque confie pour toujours et irrévocablement au dit Séminaire de Saint-Sulpice de Montréal l’éducation ecclésiastique des aspirants au sacerdoce de son diocèse; pour être dirigée selon les règles et usages de la dite compagnie.

2. Le dit Supérieur du Séminaire de Saint-Sulpice de Montréal faisant pour le dit Séminaire, accepte cette direction et s’engage à fournir à perpétuité un nombre de Directeurs suffisant pour remplir l’œuvre.

3. Le Séminaire de Saint-Sulpice de Montréal, en se chargeant de cette direction ne cessera de retenir le même mode d’existence qu’il avait avant ce Concordat.

4. Le Supérieur et les Directeurs du dit Séminaire n’auront, relativement aux Ecclésiastiques confiés à leurs soins, compte à rendre ou information à donner, qu’à Monseigneur L’évêque seul immédiat.

5. Le Séminaire ne s’oblige à recevoir aucun élève gratuitement. Il sera pourvu aux pensions par les ressources des élèves ou par les secours Diocésains. Le prix en sera fixé par le Supérieur et les Directeurs du Séminaire : il sera basé sur le prix ordinaire des denrées dans le pays et sur les diverses charges de l’œuvre.

À l’époque, le Collège de Montréal était sur la rue St-Paul dans le Vieux-Montréal à l’ouest de la rue McGill.
Source : https://college-montreal.qc.ca/2016/08/12/1806-1861-petit-seminaire-rue-st-paul/

Le Grand Séminaire de Montréal au 2065, rue Sherbrooke ouest

(1857-2020)

L’histoire du Grand Séminaire de Montréal au 2065, rue Sherbrooke ouest ne peut être complète si l’on ne mentionne pas l’histoire de la mission et du domaine fondé à cet emplacement.

HISTOIRE DE LA MISSION DU FORT DE LA MONTAGNE
AVANT LA CONSTRUCTION DU GRAND SÉMINAIRE DE MONTRÉAL

(Source : Programme des visites guidées de l’Univers Culturel Saint-Sulpice)

En 1676, les Sulpiciens avaient décidé de fonder une mission à l’extérieur de la ville au pied du Mont Royal pour que les autochtones qui désiraient habiter près des Français puisse le faire en toute sécurité.

Cette mission accueillait des Hurons, des Algonquins, des Iroquois, des Loups et des Panis. Ceux-ci avaient été baptisés et désirait de la part des Français une protection de leurs ennemis. Ces autochtones habitaient à l’intérieur de cabanes ou de maisons longues autour desquelles les Sulpiciens avaient fait ériger une palissade en bois. L’enseignement des garçons était assuré par les prêtres et l’enseignement des filles était assuré par les sœurs de la Congrégation de Notre-Dame.

En 1684, M. François Vachon de Belmont P.S.S., le responsable de la mission, fait ériger un nouveau fort, en maçonnerie cette fois.

L’enceinte du nouveau fort mesurait environ 30 mètres de large par 60 mètres de long et faisait environ 5 mètres de haut. Aux quatre coins du fort, on trouvait des tours. Les tours nord servaient de poulailler et d’écurie tandis que les tours sud servaient d’école et de logis pour les sœurs de la Congrégation de Notre-Dame.

À l’intérieur de l’enceinte, il y avait une grange, une maison pour les prêtres et une chapelle consacrée à Marie sous le vocable de Notre-Dame-des-neiges. Le village autochtone était situé à l’extérieur de l’enceinte à l’ouest du fort.

Lorsqu’un incendie détruit le village autochtone le 11 septembre 1694, les Sulpiciens prirent la décision de déménager la mission au Sault-au-Récollet. Suite au déménagement de la mission qui eut lieu en 1704, le fort est devenu un domaine agricole et la résidence est devenue une maison de campagne pour les Sulpiciens. Le fort garda cette vocation jusqu’à la moitié du XIXe siècle lorsque le Grand Séminaire est venu s’y établir.

HISTOIRE DE L’ÉDIFICE DU GRAND SÉMINAIRE DE MONTRÉAL AU 2065, RUE SHERBROOKE OUEST

(Source : Le Grand Séminaire de Montréal 1840-1990, 150 années au service de la formation des prêtres, Éditions du Grand Séminaire de Montréal, Montréal, 1990)

La construction du nouvel édifice du Grand Séminaire de Montréal débuta en 1854 et dura trois ans. C’est John Ostell, un architecte anglais installé à Montréal depuis 1834, qui fut choisi par les Sulpiciens pour la construction du nouvel édifice.

« Le bâtiment d’Ostell avait belle allure. Il s’agissait d’une construction de quatre étages avec un corps principal de 270 pieds de long sur 50 pieds de large et de deux ailes de longueur égale aux extrémités. Ces deux pavillons mesuraient 97 pieds de long sur 48 de large. Toute la maison était de pierre de taille, de calcaire extrait d’une carrière sise sur le flanc de la colline . » La première pierre du bâtiment fut posée le 8 septembre 1854 et le nouveau Grand Séminaire de Montréal fut inauguré et béni le même jour trois ans plus tard.

À l’inauguration du bâtiment, la chapelle n’était pas terminée. Il a fallu attendre 1864 pour qu’elle ouvre ses portes.

Entre 1875 et 1877, en raison du nombre grandissant de séminaristes, on procède à l’agrandissement de l’édifice d’Ostell. On y ajoute un cinquième étage et une aile à l’ouest du bâtiment. De plus, entre 1900 et 1902, puisqu’il y a toujours de plus en plus de séminaristes, on procède à l’extension de l’aile ouest.

Comme le reste du bâtiment, la chapelle devait être elle aussi agrandie. Entre 1904 et 1907, on procède à l’agrandissement en ajoutant une extension au sud de l’aile actuelle. En l’agrandissant, son décor intérieur fut transformé pour en faire la magnifique chapelle que nous connaissons aujourd’hui.


LA PREMIÈRE CHAPELLE
Source : Livre du 150e anniversaire


LA SECONDE CHAPELLE
Source : http://www.sulpc.orgsulpc_sem_montreal.php

Source : http://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/1958701

Plan de la mission de la montagne.
Source : https://fr.wikipedia. org/wiki/Fort_de_la_Montagne

Le Grand Séminaire avec la maison de campagne entre les deux ailes.
Source : https://college-montreal.qc.ca/announcement/sulpiciens-entreprennent-construction-grand-seminaire-de-montreal-montagne/

Le Grand Séminaire de l’Archidiocèse de
Montréal au 6895, rue Boyer

Depuis 2020

En 2019, il fut décidé que l’Archidiocèse de Montréal prenne en charge l’administration du Grand Séminaire de Montréal. De même, il fut décidé qu’en 2020, le Grand Séminaire déménage dans une nouvelle maison adaptée aux besoins de la communauté actuelle. Il déménage ainsi au 6895, rue Boyer dans l’arrondissement de Rosemont-La-Petite-Patrie.

Pour signifier le changement d’administration, une nouvelle corporation fut créée. Ainsi, le Grand Séminaire de Montréal porte désormais le nom du Grand Séminaire de l’Archidiocèse de Montréal.

Malgré tous les changements, l’archevêque de Montréal et les Prêtres de Saint-Sulpice de Montréal demeurent fidèles au concordat de leurs prédécesseurs respectifs. Les Sulpiciens garderont donc la charge de l’animation du Grand Séminaire.

En plus de son changement d’emplacement, le Grand Séminaire change aussi d’institution pour la formation intellectuelle des séminaristes. Depuis le 1er juillet 2020, le Grand Séminaire de l’Archidiocèse de Montréal est associé à l’Université Laval mettant fin à son association avec l’Institut de formation théologique de Montréal.

Demeurant fidèle à ses origines, le Grand Séminaire débute une nouvelle phase de son histoire.

En 2021, le Grand Séminaire de l’Archidiocèse de Montréal se dote d’une identité institutionnelle, la première de son histoire.

LA TROISIÈME CHAPELLE
Source : Guy Guindon, PSS

Grand déménagement

Août 2020

Le Grand Séminaire de l’Archidiocèse de Montréal (GSAM) a déménagé dans l’ancien couvent des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie, coins Boyer et Bélanger. Un nouveau lieu de vie et de formation à dimension humaine, en plein quartier Rosemont-La-Petite-Patrie.

Le 6895 rue Boyer

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